Florian Xhekaj fournit l'étincelle et Cayden Primeau éteint la menace
LAVAL – Le Rocket avait connu une deuxième période difficile. Dès le début de la troisième, les Americans de Rochester ont confirmé leur bonne forme en marquant finalement leur premier but du match. Le pointage était égal et ça ne regardait pas si bien pour le club-école du Canadien.
Mais Pascal Vincent n'a eu qu'à tendre l'oreille pour être rassuré.
« Ce qu'on entend et ce qui se dit sur le banc, pour moi ça a une influence, a raconté l'entraîneur-chef du Rocket après la rencontre. Quand je n'entends pas les bonnes affaires, là je vais être un peu inquiet. Mais ils ont marqué le premier but, le banc est resté très calme. Donc j'étais assez confiant à ce moment-là qu'on allait revenir. »
Le flair de Vincent ne l'avait pas trompé. À peine a-t-il eu le temps de faire le tour de ses trios que des buts de Florian Xhekaj et Laurent Dauphin ont propulsé le Rocket vers une victoire de 4-1.
Joshua Roy a inscrit un but d'assurance en milieu de troisième période. Luke Tuch, dès la 15e seconde du match, a été l'autre buteur des vainqueurs. Cayden Primeau a été solide avec une performance de 32 arrêts.
Laval s'est ainsi emparé d'une avance de 2-1 dans la finale de la division Nord. Il aura la chance de passer au tour suivant, où l'attend déjà les Checkers de Charlotte, vendredi.
Le Rocket a commencé le dernier tiers en écoulant avec succès les restes d'une pénalité mineure, protégeant ainsi une avance qui tenait depuis un bon bout de temps, mais qui n'avait rien de convaincant. Primeau avait dû garder son équipe loin du trouble, notamment grâce à 13 arrêts en deuxième période.
Justement, leurs écarts de conduite ont fini par rattraper les Lavallois. Roulant vitres baissées sur un boulevard ouvert par les errements défensifs lavallois, Lukáš Rousek a créé l'égalité avec un peu plus de 17 minutes à faire.
Au rythme où allaient les choses, ça aurait pu être le coup de poing qui faisait fléchir les genoux du Rocket. Ça a plutôt été la piqûre qui l'a sorti de son sommeil.
Xhekaj a conclu une irrésistible descente sur le flanc droit en passant un tir du revers par-dessus l'épaule de Devon Levi. Un peu plus d'une minute plus tard, Dauphin a déposé son bâton à l'endroit tout indiqué pour compléter une superbe mise en scène de William Trudeau.
L'instant d'un battement de cil, les inquiétudes avaient été dissipées.
Le but de Roy, à mi-chemin dans l'engagement, permettait à chaque trio de contribuer au pointage.
« Notre offensive a été bien répartie tout au long de l'année, mais c'est pas arrivé souvent qu'on a eu des buts que tu disais que c'était un effort individuel, a dit Vincent. C'était un bon échec avant, une bonne entrée de zone, un avantage numérique...C'étaient des jeux collectifs. Et quand tu achètes ça, ça permet à des joueurs plus défensifs de peut-être marquer des buts. »
« Mais dans les séries, tu as besoin que tes meilleurs joueurs soient meilleurs que ceux de l'équipe adverse. »
Primeau dans sa zone
Ce qui nous amène à parler de Primeau. Le jeune vétéran avait eu des séries compliquées jusque-là. Les circonstances avaient fait en sorte qu'il avait peu joué. Et lorsqu'il s'était retrouvé entre ses poteaux, ça n'avait pas nécessairement été concluant.
Mercredi, on a revu le gardien pratiquement imbattable dans le dernier droit de la saison. Primeau a complètement éclipsé son vis-à-vis Levi, qui n'a été défié que vingt fois.
« Primeau a été très bon, a observé Vincent dès le début de son point de presse. Quand tu as un gardien qui est hot de même, ça peut créer du momentum. [...] Je ne peux pas mettre le doigt sur une séquence, c'est plus des événements. Mais je pense que ça commence avec le goaler. »
Le Rocket s'est présenté pour la deuxième période avec un défenseur en moins, Tyler Wotherspoon n'étant pas aux côtés de son partenaire Gustav Lindström pour la mise en jeu initiale. L'équipe a annoncé quelques minutes plus tard que son match était terminé.
Avec une brigade réduite à cinq, la couverture hermétique du Rocket a commencé à fissurer, mais la confusion nouvelle devant lui a donné l'occasion à Primeau de briller. Rochester a dirigé neuf des dix derniers tirs de la période, mais ils ont tous été repoussés avec une aisance trompeuse. Même devant les offrandes les plus menaçantes, Primeau s'est montré en contrôle.
Le tir de Rousek n'avait rien de spécial et Primeau aimerait probablement pouvoir rejouer la séquence, mais jamais il n'a montré le moindre signe de faiblesse par la suite.
Vincent a utilisé ses gardiens en alternance depuis le début de la série, mais il est difficile d'imaginer un scénario où il ne revient pas avec celui qui vient de pousser l'adversaire au bord du gouffre.