La belle histoire continue : le Rocket file en finale de l'Est
LAVAL – L'histoire de l'extraordinaire saison du Rocket de Laval n'a pas fini d'être écrite.
Corrigé deux jours plutôt alors qu'il avait une première chance d'en finir avec les Americans de Rochester, le club-école du Canadien a rendu une copie parfaite dimanche soir. Une victoire de 5-0 lui a valu sa qualification pour la finale de l'Association Est de la Ligue américaine, où l'attendaient déjà les Checkers de Charlotte.
La série commencera avec deux matchs en autant de soir à Laval mercredi et jeudi.
Pas qu'on en doutait, mais ce match décisif a fourni la preuve que Pascal Vincent a toute l'attention de son vestiaire.
Après la défaite sans appel encaissée dans le match numéro 4, l'entraîneur-chef avait exprimé plusieurs griefs envers ses hommes. Il avait défié ses meilleurs éléments d'être, justement, meilleurs, avait déploré la facilité avec laquelle on laissait le gardien adverse effectuer son travail et avait regretté d'avoir vu ses joueurs s'enliser dans les sables mouvants de l'indiscipline.
Tous ces problèmes ont trouvé leur solution devant la menace de l'élimination.
« C'est ce que je leur ai dit avant le match. Ça, c'était un examen, a illustré Vincent au podium d'après-match. C'était l'examen le plus important de l'année et on était préparés. On n'avait pas à être nerveux, juste à exécuter ce qu'on connaît. C'est ce qu'ils ont fait. »
Alex Barré-Boulet et Sean Farrell ont donné le ton au match avec des buts en première période. Le premier a fait débloquer un jeu de puissance qui n'avait rien généré à ses huit derniers déploiements. L'autre a retrouvé la feuille de pointage après s'en être éloigné pendant trois matchs.
Devon Levi a vu du rouge pendant toute la partie. Chez le Rocket, personne n'a mieux personnifié ce besoin de jouer dans la tête du cerbère ennemi que Laurent Dauphin. « Flipper » obstruait la vue de Levi sur le but de Barré-Boulet comme sur celui de Joshua Roy en fin de deuxième période. Son acharnement près du demi-cercle a aussi invalidé un but de Brandon Gignac.
Sans apparaître dans le sommaire du match, le meilleur buteur du Rocket depuis le début des séries a trouvé le moyen d'exercer une grosse influence dans la quête des siens.
« Quand tu regardes tous les matchs, que ça soit dans la Ligue nationale ou peu importe, tu gagnes des séries avec des ‘garbage goals', comme on dit. Les bons gardiens, tout ce qu'ils vont voir ils vont l'arrêter. C'était à nous d'aller en avant du but », a dit Xavier Simoneau qui, de retour au jeu après une absence de deux matchs, a fait plus que sa part dans ce département.
Le Rocket a causé tout ce dommage dans une zénitude exemplaire. Il s'est tenu loin de la bisbille après les sifflets et n'a écopé de sa première pénalité mineure qu'en fin de deuxième engagement.
« Il n'y a pas grand joueur qui n'a pas connu un bon match ce soir, a observé Rafaël Harvey-Pinard avec beaucoup de justesse. Le message a passé et on en avait discuté hier aussi pendant la journée. On voulait mieux contrôler nos émotions, jouer du hockey plus propre autant dans la zone offensive et défensive. Je pense qu'on a fait un bon travail ce soir. Nos gros joueurs ont répondu aussi. »
« Toute l'année, lorsqu'on a eu une performance médiocre ou ordinaire, le match suivant a été très bon. Encore une fois ce soir, c'est ce qui est arrivé », a noté Vincent.
Ajoutez à ça un gardien qui voit la rondelle comme les 4 Chevaliers O'Keefe voyaient la grosse balle blanche et vous avez une équipe qui poursuivra son chemin avec la confiance dans le tapis.
Laissé sur le banc au profit de Jacob Fowler vendredi, Cayden Primeau a été à l'image du roc sur lequel s'est appuyé le Rocket depuis son retour dans la Ligue américaine en janvier. En repoussant 27 rondelles, il s'est donné tous les arguments pour insérer un bâton dans les roues du vélo de l'alternance sur lequel a pédalé Vincent contre Rochester.
Lucas Condotta et Oliver Kapanen ont été les autres buteurs du Rocket, qui a dû se faire justice sans la contribution d'un autre de ses défenseurs réguliers. William Trudeau est en effet allé rejoindre Tyler Wotherspoon chez les éclopés. Il a été remplacé par Zack Hayes, qui s'est assuré, même s'il n'avait pas joué depuis plus d'un mois, que rien n'y paraisse.
« C'est une équipe qui se tient, une équipe qui a toujours bien répondu devant un peu d'adversité. C'est ce qu'ils ont fait encore ce soir », a répété Vincent.