Un faux départ pour le Rocket en finale de l'Est face aux Checkers
LAVAL – Autant il avait frôlé la perfection pour clore sa confrontation de troisième tour contre les Americans de Rochester, autant le Rocket de Laval est passé à côté du premier match de sa demi-finale contre les Checkers de Charlotte.
Brouillon de l'entame à la conclusion, le club-école du Canadien s'est incliné par la marque de 5-1 mercredi dans la première de deux rencontres en 24 heures pour lancer la série.
Les Checkers ont joué gros, ont joué lourd et ont constamment joué dans le visage de leurs hôtes. Ils ont forcé une quantité impressionnante de revirements et ont attaqué avec une précision létale. Ils étaient l'équipe la plus expérimentée et ont laissé une première impression qui concorde avec cette réalité.
Pascal Vincent, l'entraîneur-chef du Rocket, a affirmé que les visiteurs avaient montré un visage fidèle à ce que ses adjoints et lui avaient observé sur vidéo dans leur travail de préparation. Pourtant, ses joueurs ont manqué le signal de départ.
« C'est ça qu'on attendait. On joue un peu le même style de jeu. Beaucoup de pression, très agressif sans la rondelle, très rapide sur la transition. On joue un peu le même style et je sais comment les équipes adverses peuvent se sentir quand on joue notre match. C'est frustrant, jouer contre nous autres. Ce soir, on s'est fait donner une petite leçon. »
Signe d'une équipe qui avait la tête ailleurs, le Rocket s'est fait surprendre dans les premières minutes de chacune des trois périodes.
Dès la deuxième minute du match, une boulette d'Adam Engström a laissé trois joueurs du Rocket dans un no man's land derrière la ligne rouge pendant que l'enclave était laissée sans surveillance. Flatté par cette belle marque d'hospitalité, Sandis Vilmanis a fait 1-0. C'était la sixième fois en dix matchs depuis le début des séries que Laval accusait le premier coup au tableau indicateur.
À l'intersection du réveil et de l'enlisement, le Rocket a pris le mauvais embranchement. Nervosité? Qui sait, mais les hommes en rouge ont produit dans cette première période une quantité anormalement élevée de déchet.
À mi-chemin dans le premier engagement, dénouement prévisible : les Checkers ont doublé leur avance. Seul contre quatre rivaux, Justin Sourdif s'est déplacé vers la gauche de Primeau avant de le surprendre d'un tir à contre-courant sur sa droite. Le son de la rondelle sur le poteau a laissé un silence d'incrédulité dans la Place Bell.
Comme quoi certaines leçons sont plus longues que d'autres à assimiler, le Rocket a accordé des buts dans les deux premières minutes des deux périodes suivantes. Celui d'Oliver Okuliar, résultat d'une grossière erreur en couverture défensive, a provoqué la réplique d'Oliver Kapanen quelques secondes plus tard. Mais la chenille de l'espérance n'a jamais complété sa métamorphose vers le papillon de la délivrance.
Le but de John Leonard, dès la 31e seconde la troisième, a été le clou d'une soirée atroce pour l'avantage numérique du Rocket, qui a accordé plus de surnombres qu'il ne s'est créé de semblant de chances de marquer. Il a fini sa soirée avec un bilan de 0 en 6.
« Je trouve qu'on leur a donné ces buts-là, a tranché Laurent Dauphin. Ce n'est pas comme s'ils les avaient mérités. On est capables de resserrer ça et de les faire travailler plus fort pour avoir leurs buts. »
« C'est une question de concentration, d'être préparés mentalement à exécuter et à savoir ce qui s'en vient, a proposé Vincent pour expliquer les problèmes de ses hommes à la sortie des vestiaires. Ça arrive de temps en temps, mais il faut trouver une façon que ça n'arrive plus. »
Les Lavallois ont quand même eu leurs chances de maintenir le suspense, mais leurs échecs répétés n'ont eu pour effet qu'ajouter une couche à la frustration déjà accumulée. La fin du match a été ponctuée par une foire impliquant les dix joueurs sur la patinoire. Peut-être une façon pour Rafaël Harvey-Pinard, Xavier Simoneau et Lucas Condotta, qui ont formé le trio le plus combattif des locaux, d'inviter leurs coéquipiers à donner signe de vie.
« Je pense que l'intensité a levé au mauvais moment. Le match était terminé, fait que ça n'a pas servi à grand-chose je dirais », a déploré Simoneau.
Derrière une défensive trop généreuse, Cayden Primeau n'a pu limiter les dégâts. Sa performance – 15 arrêts sur seulement sur 19 lancers – relancera peut-être une question qu'on croyait réglée après son blanchissage deux jours plus tôt.
Quant à Kaapo Kähkönen, il a continué ses bonnes séries avec une performance de 30 arrêts. Il affiche une moyenne de buts alloués de 1,76 et un taux d'efficacité de ,926 dans ce tournoi d'après-saison. Il n'a pas été la raison de la défaite du Rocket, mais il pourrait le devenir.
Sachant que les troisième, quatrième et cinquième matchs de la série seront joués en Caroline du Nord, il sera impératif pour le Rocket d'offrir un meilleur effort dans le match numéro deux.