Le Rocket alterne les gardiens et les défaites
LAVAL – Le Rocket a raté sa première chance d'éliminer les Americans de Rochester vendredi à la Place Bell. Et l'impression qu'il a laissée ne laisse augurer rien de facile en vue du match décisif.
Le club-école du Canadien s'est fait faire la leçon dans sa propre enceinte, essuyant un revers de 5-1 contre des visiteurs nullement intimidés par l'hostilité du décor.
L'ultime duel est prévu pour dimanche après-midi.
Malgré une performance étincelante de Cayden Primeau dans le match numéro 3, Pascal Vincent a décidé de rester fidèle à son modèle d'alternance et a redonné le filet à Jacob Fowler. On peut dire que la décision lui est revenue en plein visage. Fowler a donné quatre buts sur 14 tirs et a été retiré du match au milieu de la deuxième période.
Il serait toutefois trop facile de faire porter le blâme à la recrue de 20 ans. De ses vétérans les plus aguerris à ses espoirs les plus en vue, ils sont plusieurs à n'avoir su s'élever à la hauteur de l'occasion chez le Rocket.
« On n'avait pas assez de bons joueurs ce soir, a accusé Vincent d'entrée de jeu. Leurs meilleurs joueurs ont été meilleurs que les nôtres. »
Plus tard, en réponse à une question qui portait précisément sur la sortie difficile de Logan Mailloux, l'entraîneur-chef en a ajouté. « On a une liste... je regarde les noms, il y en a une gang que je pourrais dire qu'ils n'ont pas eu un bon match. »
« On n'a pas été à la hauteur, a convenu Joshua Roy, unique buteur des perdants. C'était sûr qu'ils allaient sortir forts. Leur saison était en jeu. Je pense qu'ils ont sorti plus fort et qu'ils la méritaient plus que nous autres. »
L'indiscipline sera la première cause répertoriée pour expliquer l'échec Rocket. Les Americans l'ont exploitée pour marquer deux des trois buts qui composaient leur coussin après 21 minutes de jeu.
Ils ont ouvert la marque pendant une pénalité à Mailloux. Planté dans le haut de l'enclave, Josh Dunne a glissé un tir sur réception entre les jambières de Fowler, qui venait de faire la rencontre de son bourreau pour la soirée.
Dunne a terminé la rencontre avec quatre points. Son tir de loin a été dévié derrière Fowler par Tyson Kozak en fin de première, puis il a servi une passe décisive à Isak Rosén aux aurores de la deuxième période. À ce moment, le Rocket se débattait avec deux hommes en moins. Laurent Dauphin et Alex Barré-Boulet avaient été punis sur la même séquence juste avant l'entracte.
En retard de trois buts, le Rocket a eu un regain de vie. Jared Davidson, Dauphin et Oliver Kapanen ont tous obtenu des occasions de qualité sans pouvoir percer la bulle de Devon Levi. À court de miracles, le gardien québécois a fini par céder devant l'insistance de Roy, buteur dans un deuxième match de suite.
Mais alors qu'on le croyait revenu dans le coup, cette équipe que Vincent disait douée pour profiter de la vulnérabilité de ses adversaires s'est écrasée. Une mauvaise gestion de la rondelle de Mailloux et Owen Beck dans leur zone a mené au deuxième du match de Dunne, peut-être le seul qu'on pourrait imputer à Fowler. Sa soirée était terminée.
Ses coéquipiers auraient aimé pouvoir en dire autant.
« On a eu des bonnes séquences, a résumé Vincent. On a eu des moments où on était en échec avant, on jouait de la bonne façon, on était rapides. Mais nos erreurs étaient trop des erreurs importantes à ce stade-ci de l'année contre une équipe comme Rochester. »
Konsta Helenius a déjoué Primeau dans une fin de match approximative, se permettant d'aller narguer le banc des Lavallois après coup. Dunne s'est fait un plaisir de montrer qu'il croyait avoir élu domicile entre les oreilles de ses adversaires.
Les officiels ont décerné 96 minutes de pénalité dans les cinq dernières minutes du match. On s'est harangués, on s'est frappés, on s'est promis de se revoir. Le Rocket aura besoin de jouer son meilleur match de la série pour maximiser ses chances d'en sortir avec le dernier mot.
« On a vu de la frustration dans les cinq dernières minutes, mais c'était un peu trop tard », bouillait le capitaine Lucas Condotta.
« On a perdu le focus et on a perdu notre calme. Je sais que notre équipe a beaucoup de caractère dans l'ensemble, mais on doit faire des ajustements, on va faire des ajustements et demain, ça va être par rapport à l'état d'esprit, comment on va approcher cette situation », réfléchissait Vincent.
« Toute l'année, ils nous ont donné raison d'avoir confiance en eux. Ils revenaient forts dans des moments comme ça. Donc on a une autre opportunité de revivre un moment comme ça. »