le Rocket sait à quoi s'attendre des Americans
Le Rocket de Laval a eu le numéro des Americans de Rochester cette saison, mais ne vous attendez pas à ce qu'il amorce la finale de la section Nord avec un excès de confiance.
À une journée du premier match de la série entre les deux équipes, il ne serait pas faux de considérer le club-école du Canadien de Montréal comme étant le favori. Et les statistiques pourraient appuyer ces dires.
Les hommes de Pascal Vincent ont non seulement terminé la saison au sommet du classement général de la Ligue américaine de hockey, mais ils ont montré une fiche de 6-1-1 contre les Americans en 2024-25. Ils ont d'ailleurs gagné les quatre affrontements à Rochester, où s'amorcera la série pour deux matchs au Blue Cross Arena.
Mais les statistiques de la saison ne se transposent pas toujours en séries et Vincent, l'entraîneur-chef de l'année dans la LAH, en est très conscient. Surtout de la façon dont les Americans viennent d'éliminer le Crunch de Syracuse, par balayage, et avec deux victoires de suite par jeu blanc.
« En regardant simplement la façon dont ils ont battu Syracuse, c'est une équipe qui joue avec beaucoup de vitesse. Leur jeu de transition est très bon et très rapide, ils produisent leur attaque lorsqu'ils ont de l'espace en zone neutre et leur gardien est très dominant, a noté Vincent. Le trio de Josh Dunne est agressif et peut jouer physique. Ils ont pas mal de tout. Quand nous avons joué contre eux cette saison, ils n'ont pas toujours eu leur formation complète. Là, c'est le cas. »
Ce que Vincent a décrit dans le jeu des Americans, il l'a également vu au sein de sa troupe depuis le début de la saison. L'avantage supplémentaire du Rocket réside peut-être un peu dans l'aspect physique.
Les Lavallois ont réussi à imposer leur robustesse et leur échec avant dans la série précédente, contre les Monsters de Cleveland, et ils n'ont pas peur de jeter les gants si la situation le demande. L'équilibre entre le jeu physique et l'indiscipline sera cependant primordial, alors que le Rocket fut l'équipe la plus punie de la ligue cette saison.
« Ils patinent très bien et leur transition est rapide, alors je pense que nous devrons être physiques et agressifs contre eux. Nous devons tenter de les ralentir et en tirer avantage en contre-attaque. Ç'a bien fonctionné pour nous cette saison, a analysé le défenseur Tyler Wotherspoon. Les unités spéciales peuvent faire la différence en séries. Si tu es plus discipliné que ton adversaire, tu pars avec un petit avantage de plus. Mais nos unités ont été bonnes depuis le début des séries. »
Les Americans ont reçu de l'aide des Sabres de Buffalo, quand ils ont cédé l'attaquant Jiri Kulich dans la Ligue américaine. Le jeune Tchèque a récolté 15 buts en 62 matchs dans la LNH cette saison.
Kulich sera certes à surveiller dans cette série, mais c'est le gardien québécois Devon Levi qui pourrait avoir le plus grand mot à dire contre la formation lavalloise.
Levi a présenté une fiche de 25-13-4, une moyenne de buts alloués de 2,20 et un pourcentage d'arrêts de ,919, avec sept blanchissages, en 42 matchs cette saison. En séries, il a gagné les trois parties des siens, n'allouant que deux buts.
Compte tenu du plus petit gabarit de Levi – selon les standards actuels –, le Rocket espère appliquer à la lettre son plan de match d'amener plus de joueurs au filet et de voiler le plus possible la vue du gardien de six pieds.
« C'est d'envoyer beaucoup de tirs vers lui et de faire bouger beaucoup de rondelles. C'est un gardien qui compétitionne bien et qui bouge bien, mais si les rondelles sont près de lui, c'est plus difficile à repérer. Nous voulons avoir des joueurs dans l'enclave et foncer au filet. Nous voulons lui rendre la tâche difficile pendant toute la série. En augmentant sa charge de travail, il va peut-être se fatiguer et ce sera avantageux », a soutenu l'attaquant Owen Beck.
Contre les Monsters, il a parfois été question de jeunesse, d'inexpérience et de nervosité, surtout lors de la défaite de 3-1 à la Place Bell, au troisième match. Dans l'ensemble, le Rocket n'a toutefois pas paru intimidé par la pression des séries et Vincent espère que ses joueurs continueront sur cette lancée face aux Americans.
« Il ne reste plus que huit équipes. Nous allons voir comment nous nous ajusterons. J'espère que ce troisième match nous a bien servi, mais ce n'est pas impossible que nous trébuchions encore. Ce n'est pas de trébucher une fois, c'est d'apprendre de nos erreurs. Je pense que nous l'avons fait, mais ce sera à suivre », a exprimé l'entraîneur-chef.
Après les deux parties à Rochester, la série se terminera à la Place Bell avec la tenue d'au moins un match, et trois au maximum.