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RÉSULTATS

Caleb Desnoyers : des entrevues, une bouteille d'eau et un bâton de baseball

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BUFFALO – « On est quoi aujourd'hui? Vendredi? »

Pour Caleb Desnoyers, il peut être facile de perdre le fil du temps ces jours-ci. Tout se bouscule à une vitesse folle.

Il y a une semaine jour pour jour, les Wildcats de Moncton et lui étaient éliminés par les Knights de London en demi-finale de la Coupe Memorial à Rimouski.

Deux jours plus tard, il était de retour au Nouveau-Brunswick, le temps de fêter le sacre des siens en finale de la LHJMQ, et d'être nommé capitaine de l'équipe en vue de la prochaine campagne.

Puis, dès le lendemain, il montait à bord d'un avion. Direction Buffalo, où le Camp d'évaluation de la LNH, communément appelé « Combine », en vue du prochain repêchage a à nouveau lieu cette année.

Desnoyers, le meilleur espoir québécois de la cohorte 2025, y a rejoint les 89 autres hockeyeurs prometteurs conviés à l'événement par les clubs de la ligue afin surtout d'en apprendre davantage sur eux.

Au moment de s'attabler avec le RDS.ca en milieu d'après-midi dans le lobby de son hôtel pour faire le décompte de sa semaine plus que chargée, Desnoyers venait de compléter un marathon d'une « vingtaine » d'entrevues avec les formations du circuit Bettman.

Enfin.

Parmi celles-ci, l'attaquant a notamment fait connaissance avec les décideurs des Canadiens de Montréal vendredi. Une discussion qu'il attendait avec excitation.

« J'aime ça être testé, être challengé, et je savais qu'ils posaient des questions quand même tricky. »

Encore une fois cette année, le Tricolore a effet fait honneur à sa réputation tout au long de la semaine, plaçant bon nombre d'espoirs dans une mise en situation malaisante qui consiste essentiellement à faire un choix déchirant.

Pour sa part, Desnoyers a eu droit à celle-ci :

Nous sommes tous les deux dans le désert et nous sommes assoiffés. Devant nous se trouvent une bouteille d'eau, ainsi qu'un bâton de baseball. Je m'empare de la bouteille et il ne reste que le bâton. Que fais-tu?

« Home run! », a d'abord plaisanté Desnoyers avec le RDS.ca lorsque questionné sur la réponse qu'il avait offerte au CH.

« Ils veulent sûrement juste te tester pour voir si t'as un peu de chien à l'intérieur de toi », a enchaîné l'étoile des Wildcats, sans toutefois révéler la teneur exacte de sa réplique. « Il fallait répondre si on partait ou pas après le gars... »

À première vue, cet entretien avec les Canadiens peut paraître surprenant, considérant que l'organisation a présentement des droits de parole aux 16e et 17e rangs, alors que le joueur de centre peut légitimement aspirer au top-5.

« On ne le sait pas, ils ont deux choix de première ronde, ils pourraient peut-être les échanger [pour sélectionner plus tôt]. L'important, c'était de rester moi-même, que je les rencontre ou pas. Je suis la même personne avec toutes les équipes. C'était juste plus le fun vu que c'était une équipe un peu plus challengeante. »

Desnoyers a par ailleurs également été convoqué par l'état-major des Flyers de Philadelphie, notamment le directeur général Daniel Brière, qui détient au moment d'écrire ces lignes la quatrième sélection.

Desnoyers, dont le frère aîné Elliot évolue dans l'organisation des Flyers depuis trois saisons, n'a jamais caché son désir de jouer un jour avec ce dernier.

« C'est sûr que c'est un sujet qui a été abordé, mais pas tant que ça. Ils voulaient avant tout apprendre à me connaître. »

La LNH l'an prochain?

Ce que les Flyers et les autres clubs ont sans doute appris sur celui qui a le potentiel de devenir le premier Québécois à être repêché dans le top-5 depuis Alexis Lafrenière (1er en 2020), c'est qu'il ambitionne de faire le saut rapidement dans la grande ligue.

Après avoir confié plus tôt cette semaine à plusieurs confrères, notamment Guillaume Lefrançois de La Presse, qu'il rêvait de graduer dans la LNH dès la saison prochaine, Desnoyers a véhiculé le même message vendredi.

« Ce que je dis aux équipes, c'est que mon but est de jouer le plus tôt possible, mais sans ne rien presser afin d'avoir un bon développement de carrière. Je veux rester dans le monde du hockey le plus longtemps possible, mais rentrer le plus tôt possible est aussi un objectif. Je ne vois pas pourquoi je ne serais pas capable d'avoir mes premières games l'été prochain. 

« Quand la saison va commencer, ça restera à voir. C'est loin, mais en même temps, c'est quand même proche. Il va falloir que j'aie un gros été. Sinon, le but ce sera de [faire le saut] à 19 ans. Et si ce n'est pas à 19 ans, ça va être à 20 ans, mais ça restera toujours le but de chasser le rêve de m'établir. »

Pour y parvenir avant longtemps, Desnoyers ne cache pas qu'il pourrait emprunter une avenue en vogue ces jours-ci : la NCAA.

Depuis que les joueurs de la Ligue canadienne de hockey (LCH) y sont admis, bon nombre d'espoirs de premier plan choisissent de poursuivre leur développement au sein de l'un ou l'autre des plus prestigieux programmes de hockey universitaire américain.

Vendredi, c'est l'attaquant Cayden Lindstrom, repêché au 4e rang par les Blues Jackets de Columbus en 2024, qui a officiellement confirmé qu'il quittait les Tigers de Medicine Hat dans la WHL pour joindre les Spartans de Michigan State. L'exode est plus que jamais réel.

« Présentement, je suis au Combine, s'est limité à dire Desnoyers. Après ça, quand je vais revenir, ce sera de voir les offres qui sont offertes. Ça revient un peu au fait de vouloir jouer le plus tôt possible [dans la LNH]. Je vais aller à la place qui va m'aider à atteindre la Ligue nationale le plus tôt possible, tout en gardant l'objectif de vouloir gagner chaque année. »

Pas de tests physiques

Un dernier engagement attend Desnoyers en matinée samedi avant de pouvoir enfin rentrer chez lui pour un repos plus que mérité. Une fois qu'il aura rencontré les journalistes pour une mêlée de presse, il pourra refermer sa valise et quitter Buffalo.

Car contrairement à la plupart des espoirs prenant part au Camp d'évaluation, l'athlète de 18 ans ne se soumettra pas à la série de tests physiques qui clôt l'événement. D'abord parce qu'il soigne des blessures aux poignets depuis le mois de novembre, mais aussi afin de reprendre son souffle.

« J'ai joué une saison de près de 100 games. C'est aussi une question de fatigue. Avec mes agents et le [personnel] de la LNH présent ici, on a convenu que ce n'était pas vraiment utile de faire les tests », a-t-il expliqué.

« Une saison de hockey, c'est long, mais j'aime tellement la game que jamais je ne vais être fatigué de tout ça. Mais j'ai hâte d'être à la maison. »