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Le plaisir avant les chiffres pour Patrik Laine

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BROSSARD – Il a beaucoup été question de plaisir lors de la prise de parole de Patrick Laine au bilan de fin de saison du Canadien. De celui qu'il avait perdu – au point de considérer sérieusement la retraite, a-t-il lâché tout bonnement à la fin de son point de presse – et de celui qu'il a retrouvé ici à Montréal.

Parce que malgré toutes les fientes d'oiseau qui lui sont tombées sur la tête, de la blessure qui a retardé le début de sa saison à celle qui a en a précipité la fin, c'est l'essentiel de ce que le mystérieux Finlandais veut retenir de sa saison en bleu-blanc-rouge.

« Les gens vont toujours vouloir parler de chiffres, a-t-il dit. Mais pour moi, j'ai recommencé à m'amuser en pratiquant ce magnifique sport. Juste pour ça, c'est un succès. »

Laine avait raison : il a beaucoup été question de chiffres dans les conversations le concernant cette saison. Quand un joueur de 26 ans qui a commencé sa carrière avec des saisons de 36 et 44 buts arrive dans une équipe qui s'est classée trois années de suite dans le dernier tiers de sa ligue au niveau des buts marqués, il faut s'en attendre.

Une fois en santé, son arrivée a été célébrée comme une brûlante lune de miel. Laine a marqué huit buts à ses neuf premiers matchs avec le Canadien. La ville était à ses pieds. Puis ses admirateurs ont déchanté.

Le franc-tireur a été blanchi dans les dix matchs qui ont précédé la Confrontation des 4 nations. Il a marqué une seule fois au mois d'avril, avant le début des séries. À l'heure des comptes, sa superbe dégaine en avantage numérique lui a quand même permis d'atteindre le plateau des 20 buts en seulement 52 matchs. Il a terminé la saison avec 33 points.

« Il y a toujours moyen de faire mieux, a-t-il répondu lorsqu'on lui a demandé de faire l'évaluation de son travail. Mais si on regarde les circonstances dans leur ensemble, ce que plusieurs personnes ne font pas avant de juger, on voit un gars qui n'avait pas joué pendant presqu'un an, qui était sur le bord de la retraite, qui s'est blessé dès son retour et qui est ensuite revenu pour faire ce qu'il a fait. »

« Je suis donc pas mal content de ce que j'ai fait », a-t-il conclu au moment précis où on a senti sa voix se casser.

« Je sais que plusieurs joueurs n'auraient pas fait aussi bien dans les mêmes circonstances, a-t-il enchaîné. Ça n'a pas toujours été facile, mais j'ai eu énormément de plaisir et c'est tout ce que je voulais accomplir cette année. Tout le reste, ça allait être du bonus. »

Laine se réjouissait aussi à l'idée de passer un été sous le signe de la normalité. Il dit n'avoir gardé aucune séquelle de la blessure à un genou subie au camp d'entraînement et qui l'a tenu à l'écart jusqu'en décembre. Il ne s'attend pas non plus à être indisposé encore longtemps par la fracture à un doigt qu'il a subie dans le deuxième match de la série contre les Capitals de Washington, la raison qui l'a forcé à céder sa place jusqu'à l'élimination de son équipe.

Il prévoit donc prendre une semaine de repos et se remettre à l'entraînement en vue de la prochaine saison. Il s'agira de la dernière année de son contrat qui pèse présentement pour 8,7 M$ sur la masse salariale du Canadien.

Le manque de constance de Laine, ses disparitions prolongées et la façon dont l'avantage numérique du Canadien a continué de produire en son absence durant la courte période d'essai d'Ivan Demidov en ont incité plusieurs à se questionner sur sa pertinence dans le projet montréalais.

Peu importe ce que l'avenir lui réserve, Laine se souviendra de Montréal comme l'endroit où il a retrouvé le feu sacré. On s'en réjouit pour lui.