Un respect mutuel entre Jason Maas et Mathieu Turcotte de passage chez les Alouettes
ST-JÉRÔME – « Avec le succès obtenu par les Alouettes dans les dernières années, je serais fou de ne pas être curieux de voir comment ils opèrent », a habilement résumé l'entraîneur de hockey Mathieu Turcotte.
Depuis son congédiement par l'Armada de Blainville-Boisbriand, on avait le nom de Turcotte sur notre liste de sujets à explorer.
Mais on ne prévoyait pas le croiser à une pratique du camp d'entraînement des Alouettes. Turcotte était loin d'y assister en tant que spectateur, il a eu le droit à un accueil spécial à titre d'entraîneur invité.
« Je pensais regarder à partir des lignes de côté », a admis Turcotte au RDS.ca.
Jason Maas en a plutôt profité pour l'inviter en plein cœur du terrain. Maas se place à cet endroit pour observer et diriger, si nécessaire, les joueurs offensifs qui se divisent en deux groupes pour maximiser les répétitions contre leurs coéquipiers de la défense.
Ce n'est pas tout. Maas n'a pas seulement permis à Turcotte d'observer l'approche des Alouettes à partir du nid. Il a multiplié les commentaires et les explications pour l'immerger dans sa philosophie d'entraîneur.
« J'ai une tonne de respect pour les autres entraîneurs et c'était ma manière de lui démontrer », a justifié Maas qui ne fait pas les choses à moitié.
N'importe quel partisan, journaliste ou entraîneur qui possède un petit intérêt pour le « coaching » aurait voulu entendre les confidences de Maas envers Turcotte.
« Jason a été très généreux, il m'expliquait son approche. C'est vraiment une bonne personne et tout un entraîneur », a décrit Turcotte avec un respect qui se lisait dans son regard.
« Je trouve que beaucoup de choses peuvent se transposer d'un sport à un autre. Dans la façon d'enseigner, de connecter avec les joueurs ou d'instaurer une culture gagnante », a-t-il ajouté.
À ce propos, Turcotte était venu visiter les Alouettes pour une première fois l'an dernier. Il avait assisté aux réunions de Maas avec ses joueurs et ses adjoints.
S'il était « comme un petit oiseau qui écoutait », Turcotte n'a pas tardé à s'inspirer de certaines méthodes employées par Maas.
Concrètement, l'Armada a instauré l'honneur du joueur « bleed black » (qui a le sang noir) en 2024-2025.
« J'ai utilisé des choses comme dans sa façon de récompenser des joueurs à la suite de matchs gagnés dans le but d'améliorer la culture. C'était notre identité. C'est venu de Jason et de la manière dont il gère les choses », a révélé Turcotte.
Quand on a raconté à Maas que Turcotte avait agi de la sorte, la reconnaissance se lisait sur son visage.
« C'est merveilleux de savoir qu'il a déjà utilisé des éléments, j'aime ces interactions du genre. C'est toujours une bonne chose de partager des éléments avec d'autres entraîneurs », a soufflé Maas.
Je crois fermement que tu peux apprendre des autres entraîneurs, même des autres sports, en discutant de plusieurs aspects. Je voulais lui donner une perspective différente de ce qu'il connaît avec le hockey », a décrit le pilote des Alouettes.
Bien sûr, les deux hommes réalisent que leur sport respectif comporte aussi de grandes différences surtout dans le rythme d'un match. « Mais le succès d'une équipe repose tout de même sur la communication et le respect des standards établis », a rappelé Maas.
« Ce n'est pas pareil, mais ça reste un jeu d'échec. On peut dresser un parallèle avec ce qu'on voit sur les unités spéciales au hockey. Comme ancien quart-arrière, il m'a expliqué la justification de ses choix contre la défense. De mon côté, je m'occupais du jeu de puissance avec l'Armada. Je voyais des liens dans la manière de créer des jeux et préparer des options (avec des actions précédentes) », a comparé Turcotte.
« Mais c'est vrai que la quantité de détails au football, c'est vraiment impressionnant, c'est un autre niveau », a admis Turcotte qui a été fasciné par la préparation d'une pratique qui est scriptée par les entraîneurs.
Au départ, Turcotte avait contacté le commissaire de la LHJMQ, Mario Cecchini, pour qu'il établisse le contact avec son grand ami et directeur général des Alouettes, Danny Maciocia.
« Ça m'a intrigué parce que je suis moi-même très attiré par la manière de travailler dans les autres organisations sportives. Si tu peux appliquer des trucs de ton côté, tant mieux », a indiqué Maciocia.
La connexion a ensuite opéré avec Maas à un point tel que Turcotte prévoit revenir faire son tour avant la fin du camp. Ça ne peut que l'aider à progresser en attendait son prochain défi au hockey.
Ça fera plaisir à l'entraîneur des Alouettes qui tenait, du même coup, à démontrer un point important.
« C'était plaisant de pouvoir expliquer des choses quand il avait des questions. Car, il faut le dire, je suis fier de ce qu'on fait avec les Alouettes », a noté Maas qui est le dernier à vouloir se vanter.