Nate Beauchemin rivalisera avec Marc-Antoine Dequoy
ST-JÉRÔME – Ça fait trois générations que sa famille a quitté le Québec, mais Nate Beauchemin a hâte que Montréal redevienne sa maison et il offrira une saine compétition à Marc-Antoine Dequoy.
Lorsque les Alouettes ont repêché, en deuxième ronde, ce maraudeur de six pieds un pouce et 204 livres, il a été surtout perçu comme une relève intéressante à Dequoy.
Mais, dès la deuxième journée du camp d'entraînement, ça n'a fait aucun doute que la loi de la compétition interne s'applique à tous.
« Je ne regarde pas ça à long terme, il est là pour se battre pour un poste de partant. Il y aura de la compétition avec Marc-Antoine. Est-ce possible de les voir les deux sur le terrain en même temps ? Je crois que oui avec un schéma particulier », a précisé le directeur général Danny Maciocia.
Dequoy n'est pas tombé en bas de sa chaise.
« Tu ne peux pas arriver au niveau professionnel et tenir les choses pour acquis, c'est toujours important. Avec Jason Maas comme entraîneur-chef, tu veux gagner ton poste, tu dois te prouver chaque année. Ça instaure une saine compétition à l'interne qui fait sortir le meilleur de chacun », a réagi le numéro 24.
Disons qu'avec l'aplomb avec lequel l'entraîneur Maas propage son message, c'est difficile de ne pas le comprendre.
« Si tu ne le saisis pas, on ne te reverra peut-être pas », a rigolé Dequoy pour démontrer que la philosophie de Maas était limpide.
« L'an passé, (Arthur) Hamlin était une compétition. L'année précédente, c'était ma première comme partant. J'ai eu de la compétition chaque année. Tu vieillis et des jeunes arrivent chaque année donc c'est naturel. Ça nous garde jeunes et c'est bien que ce soit ainsi », a exposé le Québécois.
Vous n'étiez pas encore convaincus que Dequoy et ses coéquipiers adhèrent à cette approche, voici un autre extrait.
« On est tous là pour rendre l'équipe meilleure. Si tu as cette mentalité qui n'est pas individualiste, quelqu'un qui te pousse dans le c_ _, ça te rend meilleur et ça améliore l'équipe », a-t-il ajouté.
Désormais âgé de 30 ans, Dequoy a rendu de fiers services aux Alouettes. Dans un monde idéal, il aurait accompli quelques jeux d'éclat de plus en 2024.
« Tu ne peux pas, saison après saison, retourner quelques interceptions pour des touchés. Les attaques adverses le connaissent mieux. L'important, c'est de se retrouver au bon endroit pour aider la défense, voilà ce qu'on demande », a précisé le coordonnateur défensif Noel Thorpe.
Beauchemin vise le titre de recrue de l'année
À ses deux dernières saisons universitaires avec les Dinos de Calgary, Beauchemin a réussi un total de huit interceptions.
Mais surtout, il a été élu le joueur défensif par excellence au Canada en 2024.
« Il peut jouer comme maraudeur, mais aussi près du front défensif. Il est une machine pour les plaqués, il va s'imposer physiquement. Il est capable de jouer le ballon dans les airs et couvrir du terrain. Il plaque très bien ! On peut presque créer un rôle pour lui du côté défensif », a souligné Maciocia avec enthousiasme.
La saison dernière, les Alouettes ont procédé d'une manière similaire pour utiliser les atouts de Geoffrey Cantin-Arku. Beauchemin veut franchir les étapes une à la fois, mais il y croit.
« J'ai l'impression que je vais pouvoir rivaliser avec les autres joueurs. Je me sens assez fort, assez rapide et bien outillé mentalement pour y parvenir », a répondu celui dont l'arrière-grand-père était Québécois.
C'est au Combine de la LCF que Thorpe a réalisé toute l'étendue du talent de Beauchemin. Thorpe était l'un des entraîneurs à superviser les espoirs en défense.
« J'ai pu passer du temps avec lui à discuter de stratégie. Il a une excellente tête de football. Il veut comprendre tout ce que les autres joueurs doivent exécuter autour de lui. Pour le moment, j'essaie qu'il se concentre sur sa tâche. Mais c'est très positif comme approche, il a soif d'apprentissage », a décrit Thorpe.
Beauchemin avait gardé le meilleur pour la fin. S'il veut d'abord se tailler une place dans l'équipe, voici son objectif ultime cette saison.
« Gagner le titre de recrue de l'année », a ciblé celui qui porte le numéro 18.
Voilà un athlète qui ne manque pas d'aplomb, mais sans tomber dans l'arrogance. Il dégage assurément une personnalité de meneur et on a pu le constater avant l'entrevue alors qu'il s'est assuré d'apprendre à connaître Jordan Veasy qui attendait à ses côtés.
Dequoy ne s'est d'ailleurs pas gêné pour vanter son aplomb.
« Il a super bien fait pendant les premiers jours. C'est une très bonne addition. Voilà ce que tu veux, des joueurs qui adhèrent à l'approche de l'équipe et qui ont les capacités athlétiques », a déclaré Dequoy qui n'est pas avare de conseils avec son jeune coéquipier.