Le mi-lourd Albert Ramirez doit apprendre les vertus de la patience
Il fut une époque où faire partie du top-5 mondial dans l'un ou l'autre des quatre principaux organismes de sanction en boxe signifiait un accès presque instantané aux combats lucratifs, à tout le moins à des combats pour un titre mondial.
De nos jours, cela signifie plus souvent qu'autrement qu'il faille apprendre à aiguiser sa patience.
Parlez-en à Christian Mbilli, top-5 dans deux d'entre eux, qui attend toujours. Erik Bazinyan y a passé plusieurs mois avant d'affronter un autre boxeur du top-5, Jaime Muguia, qui l'a fait reculer un peu. Artur Beterbiev, détenteur de trois titres mondiaux, a attendu deux ans avant de finalement avoir l'occasion d'unifier les quatre ceintures.
C'est maintenant au tour d'Albert Ramirez d'apprendre les vertus de la patience.
Ramirez (20-0, 17 K.-O.) pointe au troisième rang mondial à la World Boxing Association (WBA), au quatrième au World Boxing Council (WBC) et à la World Boxing Organization (WBO), ainsi qu'au cinquième à l'International Boxing Federation (IBF).
Son prochain combat, face à l'Anglais Michael Flannery (13-0, 11 K.-O.) — qui a appris qu'il affrontera un top-5 mondial alors qu'il fêtait avec des amis il y a une semaine; nous y reviendrons —, ne sera ni lucratif ni pour un titre mondial, même s'il couronnera la soirée d'Eye of the Tiger Management au Cabaret du Casino de Montréal ce jeudi.
« Tu n'as pas le choix d'être patient », a calmement raconté le Vénézuélien par le truchement de Claudia Marisol Diaz, qui a gentiment accepté de servir de traductrice pendant l'entrevue.
« Tu vois que tu montes au classement, que t'es troisième, quatrième. Si ce n'était que de moi, j'affronterais tous les champions pour aller chercher ce qui m'est dû, a-t-il poursuivi. Mais tu n'as pas le choix. Il y a de la politique; tu as besoin d'un promoteur pour t'aider à naviguer là-dedans. Ça prend du temps... mais je serai le prochain Beterbiev! »
Même chose pour Artur Biyarslanov (18-0, 15 K.-O.), classé neuvième au WBC et 15e à l'IBF chez les super-légers. Son adversaire jeudi, l'Espagnol Antonio Collado (19-1, 3 K.-O.), n'est que le prochain échelon pour atteindre son objectif.
« Tout le monde vient à bout de patience à un moment donné. Personne ne veut attendre trois ans sans se battre, a indiqué Biyarslanov. J'ai un gérant maintenant, George Kambosos, qui va travailler de concert avec Camille pour rendre [les gros combats] possibles. »
« Je suis classé. On est presque rendu. Un pas à la fois. Je ne regarde pas plus loin que Collado. Je sais qu'on va le faire. »