Imane Khelif absente du tournoi d'Eindhoven
La championne olympique de boxe Imane Khelif ne participera pas au tournoi auquel elle était inscrite aux Pays-Bas, ont annoncé les organisateurs jeudi, moins d'une semaine après que la Fédération internationale World Boxing a rendu obligatoires les tests de genre.
Dirk Renders, porte-parole de l'Eindhoven Box Cup, a confirmé à l'AFP que l'Algérienne, au centre d'une polémique sur le genre depuis les JO de Paris, ne figurait pas au programme de la compétition qui démarre vendredi. « La décision de son exclusion est du ressort de World Boxing », a-t-il expliqué.
La fédération internationale a annoncé vendredi qu'elle introduisait des tests de genre pour participer à ses compétitions.
En vertu de cette nouvelle règle, tous les athlètes de plus de 18 ans prenant part à des tournois organisés ou sanctionnés par World Boxing doivent subir un test PCR afin de déterminer leur sexe à la naissance.
Lors de son annonce, l'instance avait cité nommément Khelif, précisant avoir informé la Fédération algérienne que la boxeuse devrait obligatoirement se soumettre à un test pour prendre part à la Box Cup d'Eindhoven où elle avait prévu de faire son retour international.
World Boxing s'est depuis excusé pour la gestion de sa communication, reconnaissant qu'il n'était « pas correct » de nommer une athlète spécifique dans son communiqué.
Aux Jeux de Paris, Khelif avait été la cible d'attaques et d'une campagne de désinformation, la présentant comme un « homme combattant des femmes ». La boxeuse de 26 ans s'était imposée en finale des -66 kg.
Son sacre sur le ring de Paris-2024, de même que celui de la Taïwanaise Lin Yu-ting chez les -57 kg, toutes deux accusées d'être des athlètes transgenres, avait déclenché un débat dans lequel des personnalités comme Donald Trump, Elon Musk ou JK Rowling s'étaient engouffrées.
« Une femme comme les autres »
Par le passé, Khelif a pourtant toujours participé à des tournois féminins de boxe, y compris lors des JO-2020, sans que sa participation ne suscite la moindre polémique. Jusqu'à son exclusion des Mondiaux-2023 organisés par la fédération IBA.
Selon cette instance, elle-même écartée par le CIO pour des raisons liées aux finances, à l'éthique et à la gouvernance, la boxeuse avait alors échoué à un test destiné à établir son genre.
Devenue une icône en Algérie, Khelif a reçu un soutien important de la part des autorités et des fans lors des JO de Paris.
Après avoir remporté l'or, elle a fait de sa victoire une réponse à ses détracteurs. « Je suis pleinement qualifiée pour participer. Je suis une femme comme les autres. Je suis née femme, j'ai vécu femme et j'ai concouru en tant que femme », a-t-elle déclaré.
Mais la controverse s'est poursuivie bien au-delà des JO. En février, l'IBA a ainsi annoncé qu'elle poursuivrait le CIO pour avoir autorisé Khelif à boxer aux Jeux.
L'athlète a répliqué que ces accusations étaient « fausses et insultantes », ajoutant: « C'est une affaire qui ne concerne pas que moi, mais aussi les principes plus larges d'équité et de respect des procédures dans le sport. »
Elle a promis d'engager sa propre action en justice pour réfuter les accusations. « Je ne vais nulle part. Je me battrai sur le ring, je me battrai devant les tribunaux et je me battrai au grand jour jusqu'à ce que la vérité soit indéniable », a-t-elle déclaré.
L'Algérienne a annoncé en mars qu'elle viserait une nouvelle médaille d'or aux JO de Los Angeles en 2028.