Quand intensité rime avec qualité
FORT LAUDERDALE - Heureux d'avoir nivelé les chances 1-1 dans la finale qui les oppose aux Oilers, heureux aussi d'être de retour sous le soleil, d'avoir retrouvé leurs proches et surtout de pouvoir bénéficier d'une journée de repos supplémentaire, les joueurs des Panthers de la Floride affichaient de larges sourires à l'entraînement dimanche matin.
Un entraînement optionnel auquel ont pris part une majorité des joueurs vedettes des Panthers. Barkov était là, Marchand aussi. Sergei Bobrovsky, Sam Reinhart et les membres du deuxième trio – Verhaeghe, Bennett, Tkachuk – sont restés loin de la patinoire.
« Le jeu est tellement rapide autant en attaque qu'en défense et tellement intense qu'on doit se battre à chacune de nos présences. La journée de congé est plus que bienvenue », a assuré le vétéran Brad Marchand.
« Ajoutez à tout ce qu'on déploie comme énergie sur la patinoire le décalage de deux heures et l'une des plus longues envolées de la LNH – la distance de vol entre Edmonton et Fort Lauderdale est de 4 097 kilomètres, 400 kilomètres de moins qu'une envolée entre Vancouver et le sud de la Floride – et il est facile de comprendre à quel point cette journée supplémentaire est nécessaire », a renchéri Aaron Ekblad.
Au bout de leurs sièges
La journée supplémentaire assure aussi les partisans d'un meilleur spectacle. Un spectacle sensationnel au fil des deux premiers matchs. Deux matchs, est-il besoin de le rappeler, qui se sont terminés en deuxième et première périodes de prolongation.
« C'est comme si on venait de jouer trois matchs (167 min 34 s) alors que la série est 1-1 », a illustré le vétéran Brad Marchand.
Pas besoin d'être partisans des Oilers ou des Panthers pour savourer chaque instant de la finale. Une finale au cours de laquelle les deux équipes ont échangé un total de 16 buts – des gains de 4-3 des Oilers et de 5-4 des Panthers – au fil des deux premières rencontres. Ce total égale celui d'il y a deux ans lors de la finale opposant les Panthers aux Golden Knights de Vegas.
Les deux équipes ont aussi échangé huit buts en première période, créé l'égalité à six reprises lors des deux premiers matchs qui ont été marqués par quatre renversements d'avance.
En prime, les deux équipes ont été séparées par plus d'un but pendant un grand total de 77 secondes au fil des 167 min 34 s qu'ont duré les deux parties.
Rien que ça? Oui! Rien que ça…
De quoi garder les partisans au bout de leurs sièges et donner des maux de tête aux entraîneurs-chefs.
Parfait pour les amateurs
Grand prêtre du jeu défensif d'abord et de l'appui offensif ensuite, Paul Maurice reconnaît qu'on est loin des résultats typiques des équipes qu'ils dirigent depuis le début de sa carrière. Des résultats qui oscillent bien plus autour d'un score final de 2-1 que de résultats comme ceux des deux premières rencontres.
Mais il ne maugrée pas du tout. Même qu'il ne boude pas son plaisir d'assister à des matchs aussi enlevants, mais serrés à la fois. Des matchs dont la qualité est rehaussée par l'intensité.
« Je n'ai pas l'impression de diriger une équipe qui se moque de la défensive. Les gars se défoncent. Ils bloquent des tirs. Ils réduisent au strict minimum l'espace et le temps à leurs adversaires. Et quand je regarde ce que les Oilers nous donnent comme opposition, je peux assurer que leur jeu défensif est tout aussi efficace. Le fait qu'il s'est marqué autant de buts malgré du jeu défensif de pointe témoigne du très haut niveau de talent offensif des deux côtés de la patinoire. Ça assure aussi les partisans de toujours garder espoir que leur club va revenir dans le match. Si un partisan des Oilers est parti avec 18 secondes à faire en troisième période – le but gagnant a été marqué avec 17,8 à jouer – il est parti trop tôt », que Maurice a expliqué.
L'entraîneur-chef des Panthers a aussi indiqué qu'il était facile de relever 15 jeux de chaque côté qui auraient facilement pu se traduire par des buts, n'eût été de la qualité d'une intervention défensive ou d'un arrêt spectaculaire de la part de l'un des deux gardiens.
À titre d'exemple, l'excellent défenseur Aaron Ekblad a été, avec son capitaine et récipiendaire du trophée Selke Aleksander Barkov sans oublier Anton Lundell et Gustav Forsling victime des prouesses de Connor McDavid sur le but qu'il a offert à Leon Draisaitl pour donner les devants 3-2 aux Oilers en fin de première période.
« Le plus difficile avec lui (McDavid) est qu'il s'offre toujours plusieurs options. Tu essaies de bloquer un tir en même temps que tu te prépares à bloquer peut-être une passe à ras la glace, une soulevée, ou du revers et voilà qu'il te sert une feinte en marchant sur les eaux. C'est ça Mc Jésus », a expliqué Aaron Ekblad.
« Des gars comme McDavid et Draisaitl, tu ne peux pas te donner comme mission de les rayer de la feuille de pointage. Tu dois simplement faire tout en ton pouvoir pour les contenir. De les limiter au plus petit nombre de points possible. Si tu fais ça, tu as réussi ton coup », a ajouté Marchand.
Difficile pour les arbitres
Ce qui est parfait pour les partisans des deux équipes et les amateurs de hockey en général l'est moins pour les arbitres.
Des arbitres qui sont fustigés de critiques sur les médias sociaux en plus d'être hués copieusement plusieurs fois par matchs. Et pas seulement depuis le début de la grande finale.
De déjà très difficile qu'il est, le travail des arbitres est grandement compliqué par l'intensité déployée en défensive par les joueurs des deux équipes. Une intensité de tous les instants qui est déployée dans les trois zones, le long des bandes, devant le filet.
« Nos gars, et c'est vrai pour les joueurs de l'autre équipe aussi, sont tellement impliqués que les arbitres doivent prendre des décisions serrées toutes les 10 secondes plutôt que trois fois par période. D'être capable d'obtenir ça de nos joueurs en finale de la coupe Stanley et pas seulement lors des premiers matchs de la première ronde est tout à leur honneur. C'est très bon pour le hockey, et ça devrait faire accepter à ceux qui contestent la nécessité de la journée supplémentaire de repos », a conclu Paul Maurice.
Un Paul Maurice beaucoup plus loquace qu'au lendemain de la défaite de ses Panthers lors du premier match.
Entre les lignes
- Victime d'une blessure à un pied qui l'a gardé à l'écart des deux premiers matchs, le Québécois A. J. Grier pourrait retrouver sa place au sein du quatrième trio lundi soir. Il semblait bien prêt à l'entraînement de dimanche…
- Blessé à une main après avoir été atteint par une rondelle lors du dernier match, le vétéran défenseur Aaron Ekblad n'affichait aucun contrecoup de l'incident à l'entraînement optionnel de dimanche…
- Dans les camps des Oilers, Ryan Nugent-Hopkins est un cas incertain en vue du match de lundi. Il ne s'est pas entraîné dimanche. S'il ne peut chausser les patins, Jeff Skinner pourrait être inséré au sein de la formation…
- Les Oilers ont procédé à des permutations de défenseurs à l'entraînement dimanche. John Klingberg s'est retrouvé avec Mattias Ekholm, Evan Bouchard avec Darnell Nurse et Brett Kulak a été associé à Jake Walman, excellent depuis le début des séries et de la finale…