Un nouveau favori, des aspirants connus
Dixième épreuve de la saison, le Grand Prix du Canada s'annonce relevé avec plusieurs pilotes et écuries qui peuvent prétendre au podium. Entre les noms que les partisans montréalais connaissent déjà très bien, comme Max Verstappen, Lando Norris et Lewis Hamilton, s'ajoute cette année un nouveau favori pour la victoire en Oscar Piastri. À l'aube de notre Grand Prix national, petit tour d'horizon des forces en présences au sein des écuries de pointe.
McLaren au sommet
La dernière fois que McLaren est arrivée dans la métropole à titre d'écurie championne des constructeurs, c'était en 1999... et l'équipe britannique avait alors remporté l'épreuve grâce à Mika Hakkinen.
L'écurie arrive au Canada en plein contrôle du championnat des constructeurs avec 197 points d'avance sur Ferrari au deuxième rang. En neuf courses, l'écurie compte trois doublés, sept victoires et sept fois, les deux pilotes sont montés ensemble sur le podium.
Les succès de McLaren laissent les autres écuries à la recherche de réponses. Qu'est-ce qui rendent les voitures aux couleurs papaye si performantes? Certains regardent du côté du refroidissement des freins, ce qui contribuerait à la préservation des pneus, une des forces de la McLaren.
D'autres estimaient que la flexibilité de l'aileron avant pouvait être un facteur. Tellement que la FIA a renforcé sa règlementation à ce sujet lors du dernier Grand Prix, en Espagne... avec le résultat qu'on connaît, soit un autre doublé et une performance convaincante qui avait des allures d'un message lancé aux rivaux de McLaren.
Mais alors qu'on attendait Lando Norris, c'est plutôt Oscar Piastri qui se retrouve au cœur des succès de McLaren. Champion de Formule Renault en 2019, de Formule 3 en 2020 et de Formule 2 en 2021, le pilote australien est vu depuis plusieurs années comme un des plus grands espoirs en Formule 1. Par contre, personne ne pouvait prédire qu'il pourrait afficher ce niveau dès cette saison. Après tout, il n'en est qu'à sa troisième saison en Formule 1.
Piastri a remporté cinq des neufs courses jusqu'à présent cette saison, ce qui porte son total en F1 à sept victoires. Un nombre qui n'est pas banal, bien au contraire. En s'imposant il y a deux semaines en Espagne, Piastri compte maintenant plus de victoires en F1 que son coéquipier Norris... qui est arrivé dans la catégorie reine du sport automobile quatre saisons auparavant.
Toujours très calme au volant et jamais déconcentré par quoi que ce soit, Piastri s'est établi comme le favori pour le championnat des pilotes, même si la saison est toujours bien jeune. Il tentera d'accentuer son avance au championnat des pilotes à Montréal, où il a obtenu son meilleur résultat l'an dernier avec une cinquième position.
Quant à Norris, son début de saison n'est pas impeccable. Quelques erreurs de pilotage lui ont fait perdre quelques points, dont un contact avec le mur en qualifications en Arabie Saoudite. Parfois très dur avec lui-même, c'est surtout une question de confiance qui semble le tenir à l'écart des résultats de Piastri. Pas toujours aussi à l'aise que son coéquipier au volant de la MCL39, il en fait parfois un petit peu trop.
Ne l'écartez toutefois pas trop vite. Norris compte deux victoires et huit podiums en neuf courses. Son pire résultat est une quatrième place, justement en Arabie Saoudite, si bien qu'il ne compte que 10 points de retard sur Piastri.
L'an dernier, le Britannique avait le sentiment qu'il aurait dû gagner à Montréal, mais l'intervention d'une voiture de sécurité avait ouvert la porte à Max Verstappen. Est-ce que 2025 sera l'année de la rédemption pour Lando?
Des montagnes russes frustrantes pour Verstappen
Derrière les deux McLaren, Max Verstappen n'est jamais très loin. Le quadruple champion du monde en titre a récolté deux victoires cette saison, au Japon et à Imola.
Cependant, sa Red Bull ne lui offre pas toujours ce qu'il a besoin pour s'imposer, ce qui donne une saison en montagnes russes, avec des hauts et des bas. Quatre fois, il a terminé premier ou deuxième… mais cinq fois, il a été exclu du podium. La Red Bull n'est pas une mauvaise voiture, mais elle a ses limites. Les virages plus lents, les vibreurs imposants et l'usure des pneus représentent notamment des enjeux pour la RB21.
C'est aussi une voiture très agressive qui rend la vie difficile aux autres pilotes de l'écurie, que ce soit Sergio Perez l'an dernier ou Liam Lawson et Yuki Tsunoda cette saison. C'est toutefois ce qui convient le mieux au style de pilote du champion du monde néerlandais.
Avec tous ces problèmes, Verstappen ne semble plus croire à ses espoirs de devenir champion du monde cette saison, du moins si on en croit ses commentaires. Comme il l'a admis lui-même en entrevue au lendemain de l'épreuve, la frustration a eu le dessus sur lui en Espagne, menant à un contact avec la Mercedes de George Russell. Il doit maintenant se ressaisir, puisqu'un seul point de pénalité sur sa license au Canada ou en Autriche mènerait à une suspension automatique d'une course.
Même s'il insinue lui-même le contraire, il est toujours bien dans la course pour le titre, malgré ses 49 unités de retard sur Piastri. D'ailleurs, il tentera ce week-end de devenir le premier pilote de l'histoire à remporter le Grand Prix du Canada quatre années de suite.
Ferrari peut-elle conserver le deuxième rang?
Une troisième place de Charles Leclerc et une sixième position de Lewis Hamilton en Espagne n'ont certainement pas menés à des célébrations en Italie, mais au moins, ces résultats ont permis à Ferrari de s'emparer du deuxième rang des constructeurs.
Au classement, la Scuderia arrive donc à Montréal à la position que la plupart des experts lui prédisaient... mais dans les faits, l'écurie connaît une saison bien en deçà des attentes.
Il y a eu de bons moments, comme la victoire de Lewis Hamilton lors de la course sprint en Chine ou la deuxième position de Charles Leclerc chez lui à Monaco.
Il y aussi eu le fond du baril avec la disqualification des deux pilotes lors du Grand Prix de Chine.
Il y a surtout eu beaucoup de résultats entre ces deux extrêmes. Des résultats dans les points, mais loin des podiums. Ni catastrophique, mais bien loin de l'enthousiasme qui planait autour de l'écurie en début de saison.
On sent que Charles Leclerc tire le maximum de la voiture, mais qu'il aimerait en faire tellement plus. Lewis Hamilton, lui, continue de s'adapter à sa nouvelle écurie, son nouvel ingénieur de piste Riccardo Adami, son nouveau défi. Pour l'instant, on est loin du scénario de film que les tifosis s'imaginaient lorsque le pilote le plus victorieux de l'histoire a rejoint l'écurie la plus titrée.
L'écurie travaille sur une importante évolution en lien avec la suspension arrière, une évolution qui arrivera plus tard pendant l'été. Cela viendrait aider l'écurie à adopter une hauteur de caisse plus basse sans que le plancher de la voiture touche trop au sol, ce qui avait mené à la disqualification d'Hamilton en Chine.
Changer une suspension, c'est un travail important en pleine saison. Ce sera aussi un des défis de la Scuderia, soit de trouver l'équilibre entre le travail à faire pour améliorer la voiture cette année tout en s'assurant d'être prêt pour la nouvelle règlementation technique de 2026.
L'an dernier, le Grand Prix à Montréal a été particulièrement difficile pour Ferrari et avait été le début d'un passage à vide en milieu de saison. Est-ce que cette année pourrait être le scénario inverse? Le meilleur résultat de Charles Leclerc au Canada est une troisième place en 2019.
Quant à Lewis Hamilton, personne n'a jamais gagné davantage de Grand Prix que lui à Montréal. Il compte sept gains au Circuit Gilles-Villeneuve, soit autant que Michael Schumacher.
Est-ce que Mercedes peut mêler les cartes?
L'an dernier, George Russell avait surpris tout le monde en décrochant la position de tête lors des qualifications à Montréal. Il avait toutefois connu une course plus difficile, mais était tout de même monter sur son premier podium de la saison.
Cette position de tête démontrait bien que la Mercedes est capable de bien performer sur le tracé montréalais. Surtout que pour l'instant, on ne prévoit pas des températures très élevées pour le week-end montréalais, ce qui serait une excellente nouvelle pour les flèches d'argent.
Maintenant le vétéran au sein de l'écurie à la suite du départ de Lewis Hamilton, Russell a très bien commencé la saison avec quatre podiums et six top-5 lors des six premières épreuves. Les épreuves à Imola et à Monaco ont toutefois été plus difficiles pour lui. Une usure prématurée de ses pneus à Imola et une voiture de sécurité après son arrêt l'ont fait chuter au septième rang et à Monaco, c'est un problème sur sa voiture en qualifications qui a gâché sa fin de semaine.
Les partisans montréalais découvriront aussi Kimi Antonelli, le jeune prodige de Mercedes. À 18 ans, le pilote italien a déjà accompli quelques faits d'armes dignes de mention. Au Japon, il est notamment devenu le plus jeune pilote de l'histoire à mener un Grand Prix et le plus jeune à inscrire le tour le plus rapide d'une course.
À Miami, il est aussi devenu le plus jeune pilote à inscrire la position de tête d'une course sprint ou régulière, mais comme il s'agissait du sprint, il n'est toutefois pas crédité d'une position de tête officielle.
À l'image de son coéquipier, les dernières épreuves ont été plus difficiles pour lui, mais il n'a pas fini d'impressionner le monde de la F1. Il parcourra le circuit Gilles-Villeneuve pour la première fois de sa carrière.
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Les événements à suivre sur RDS cette semaine au GP
Vendredi 13 h 15 : 1re séance d'essais libres
Vendredi 16 h 45 : 2e séance d'essais libres
Samedi 9 h : F1 Academy - course
Samedi 12 h 15 : 3e séance d'essais libres
Samedi 14 h 30 : F1 Academy - course
Samedi 15 h 30 : Qualifications du GP du Canada
Dimanche 10 h 45 : F1 Academy - course
Dimanche 13 h : course du Grand Prix du Canada
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