Jean Pascal compte « marquer l'histoire » face à Michal Cieslak
Jean Pascal sait très bien que son combat de championnat du monde du 28 juin prochain contre le Polonais Michal Cieslak est sa dernière chance de redevenir champion du monde. Le Lavallois de 42 ans n'allait tout de même pas aborder humblement ce premier bain de foule, à quelque deux semaines du combat.
Pascal (37-7-1, 21 K.-O.) et Cieslak (27-2, 21 K.-O.) se battront pour le titre intérimaire du World Boxing Council (WBC) des lourds-légers en grande finale du gala présenté par New Era Promotion à la Place Bell, une immense carte au cours de laquelle 11 combats sont prévus.
Le vétéran boxeur a mérité cette chance en passant un retentissant K.-O. à Terry Osias en septembre dernier. Pascal avait obtenu la promesse de Mauricio Suleiman, grand patron du WBC, que s'il battait Osias, il pourrait obtenir une ultime chance de mettre la main sur un titre. La voici.
« Ça m'offre une chance encore de marquer l'histoire, a déclaré Pascal derrière la scène installée au coin de Crescent et de Maisonneuve, en pleines festivités en marge du Grand Prix de Formule 1 du Canada. C'est ce qui me motive, de marquer l'histoire, de repousser mes limites et d'inspirer les gens. Leur faire voir que malgré mon âge, il est possible de performer. Ce n'est pas une question d'âge; c'est une question de mentalité. »
Pascal, champion du monde des mi-lourds de 2009 à 2011 (WBC et WBO de 2010 à 2011) puis de 2019 à 2021 (WBA) pourrait remporter un titre mondial dans une troisième décennie, un exploit rarissime à la boxe.
« Quand je redeviendrai champion du monde le 28 juin, ce sera dans trois décennies. Il y a peu de boxeurs qui peuvent se vanter d'avoir réussi cet exploit. Je crois qu'il n'y a que Manny Pacquiao, Floyd Mayweather, Bernard Hopkins et Eric Morales, a-t-il énuméré, sûrement après avoir validé lui-même l'info. Alors je veux ajouter mon nom à cette liste. »
De Cieslak, Pascal en sait très peu.
« C'est un boxeur coriace, qui frappe très fort. Il a 21 K.-O. et seulement deux défaites. Cependant, ses deux défaites sont survenues contre deux hommes Noirs. Je serai le troisième.
« Il est grand, a-t-il ajouté du boxeur à qui il concède quelques pouces. C'est un géant, mais il va seulement tomber de plus haut. »
Car ce ne serait pas une conférence de presse de Jean Pascal sans qu'il ne prédise une victoire spectaculaire.
« J'ai vu tous les styles. Je suis passé à travers des guerres. Je me suis battu contre les meilleurs de la planète. Cieslak — que j'ai baptisé Sieste-Lac, car il va faire une sieste au neuvième round — n'a jamais vu de Jean Pascal. »
Si Cieslak n'a jamais affronté de boxeur du calibre de Pascal aux dires de ce dernier, il s'est tout de même battu deux fois en championnat du monde des lourds-légers, où il a subi ses deux seuls revers. Il espère que la troisième fois sera la bonne.
« J'ai vu plusieurs de ses combats, a dit le Polonais de 36 ans de Pascal. Je sais que c'est un ex-champion et un gars très expérimenté, alors je suis prêt. »
S'il veut marquer l'histoire, Pascal refuse toutefois de penser plus loin que Cieslak.
« C'est comme la série entre les Panthers et les Oilers: le 28 juin, ce sera un septième match pour moi. Je me concentre sur ce combat et on regardera après pour la suite.
« Il reste une grosse semaine d'entraînement. Ensuite, on va récupérer pour être fin prêt le 28 juin. »
Il y aura donc 21 combats professionnels au Québec en moins de 24 heures avec la présentation la veille du championnat du monde intérimaire des super-moyens du WBC entre Christian Mbilli et Maciej Sulecki, au Centre Vidéotron. Il y a longtemps que le Québec n'avait pas été le théâtre d'autant de combats aussi significatifs en si peu de temps.